L’artiste peintre Mounir Jabrane
Couleurs du Maroc
Les travaux enchanteurs de Mounir Jabrane (vit et travaille à Casablanca) sont animés par un élan coloré et une touche généreuse et expressive, tellement rafraîchissante et envoûtante. La couleur reste la matrice de ses œuvres, liée à son enfance, à sa mémoire tatouée, à son être et ses états d’âme.
Artiste et chercheur accompli, Jabrane conçoit des œuvres hype r- expressionnistes, en donnant âme aux différentes couleurs et textures, ce qui permet une impulsion visuelle captivante.
Il s’agit d’un langage figuratif qui véhicule des sentiments de triomphe et des enthousiasmes engendrés aux scènes pittoresques du Maroc, comme code culturel ancestral et séculaire.
L’acte pictural de Jabrane est avant tout l’art de l’émotion, de l’impression s’attachant à interpréter les impressions de la beauté marocaine dans un langage plus plastique que iconographique. Sous l’influence de l’instantanéité, l’artiste essaie de capter les moments fugaces des états de lieu, leurs mouvements et leurs atmosphères chromatiques.
A travers des techniques bien élaborées, l'art plastique chez Jabrane perd sa fonction de moyen privilégié de reproduction de la réalité objective, ce qui renforce sa composante subjective et lui permet progressivement de s'affranchir des normes. Ainsi, le rapport de l'art à la réalité s'en trouve profondément modifié.
L’artiste devait, comme disait Pour Klee, se mêler aux forces de la nature féerique et agir comme milieu afin que ses créations soient acceptées de la même manière que l'on accepte les phénomènes naturels. Jabrane est convaincu que l'art pouvait capter le sens créatif de la nature humaine et c'est pour cela que ses œuvres académiques rejettent l'abstraction absolue. Concrètement, l’artiste se laisse influencer par la méditation et sa loi optique sur les contrastes simultanés.
Electron libre de la galaxie picturale marocaine, Jabrane s’est tracé son propre cheminement, loin des préoccupations traditionalistes de sa génération. Il a marqué son penchant pour le reportage visuel inédit dès sa tendre enfance. Franchement néo- figurative, son œuvre est focalisée sur les portraits des personnages marocains. Il a réussi ainsi à sublimer la relation fusionnelle entre l’être et son paraître, réveillant ainsi notre sensibilité à un mode de vie et d’existence aujourd’hui disparu ou en voie de l’être. Loin de se cantonner à la figuration classique, Jabrane perçoit également les portraits, les natures mortes et tous les paysages éloquents du terroir.
Son exposition à la deuxième édition de la Foire Internationale de l’Art Contemporain de Casablanca qui aura lieu du 2 au 7 décembre 2010 à l’OFEC de Casablanca est une occasion idoine pour le public averti de découvrir des splendides exemples de la nouvelle représentation en couleurs hors du commun : un panel des œuvres expressionnistes qui donnent une nouvelle dimension à la création artistique au Maroc et s'inscrivent dans un courant international plein d'ouverture et de promesse pour nos artistes.
Même si on ne pourrait absolument pas le qualifier de figuration expérimentale, l’œuvre englobe une vaste gamme de styles, et Jabrane semble pouvoir passer sans problème de la figuration strictement documentaire aux reportages symboliques ainsi qu’à à un style plus artistique, selon son tempérament ou la situation.
Comme de nombreux autres artistes professionnels contemporains, l’artiste explore le mouvement stylistique de la représentation artistique en tant qu’un mouvement du début du XXè siècle, selon lequel la peinture doit interpréter la réalité. En se servant de lumière, d’une composition soignée, de l’utilisation contrôlée de la lumière et de techniques d'impression spéciales sur la toile, les images picturales peuvent créer des images ayant un effet plus pictural ou évocateur.
Jabrane est bel et bien un moderniste dans son appréciation de l’art et de la peinture connotative. Il a exposé au Maroc et à l’étranger. C’était assurément une grande consécration et une reconnaissance appropriée de la grande quantité d’étude et de réflexion que l’artiste a investie dans son pacte pictural porteur et structurant.